Les limites du « faire ».
Je suis en week-end sur une île.
L’inspiration de cette parenthèse insulaire est arrivée il y a quelques semaines. J’ai repéré un week-end libre dans mon planning, j’ai ouvert ma plateforme Homeexchange*, et hop, j’ai repéré immédiatement une maisonnette disponible à l’échange pour le week-end de Pâques (je suis super bien guidé pour trouver un lieu, je trouve toujours un gîte adapté à mon envie en quelques secondes, j’adore).
Je suis en week-end sur une île et je n’ai aucune connexion (j’ai un peu de 4G près de l’église mais c’est tout).
J’avais prévu le coup et j’ai fait des captures d’écran de mon site internet au préalable, puisque j’ai comme mission de week-end de finaliser la feuille de route des ajustements que je veux impacter sur mon site la semaine prochaine.
Hier matin, lorsque je me suis levée, le temps était radieux. Je me suis dit qu’à priori mon environnement n’était pas radioactif et que Poutine n’avait pas encore œuvré (oui, ça m’arrive de penser à des trucs pas fous au réveil, en me pinçant pour voir si je suis toujours bien en vie. Je peux vous dire que ça met tout de suite face aux priorités). Et je me suis aussi dit que j’allais un peu explorer la côte et que je verrais après. Hier midi, lorsque j’ai fait une pause déjeuner, j’ai pris la décision de miser sur le soleil et de me balader jusqu’au soir si j’en avais envie et si le temps se maintenait au sublime. C’est ce que j’ai fait. Avec un petit fond de culpabilité au début car je traîne la refonte de mon site internet depuis décembre. Puis, en effaçant la culpabilité devant tant de beauté (je vous partage des extraits de cette île idyllique) et devant cette belle journée pleine de découvertes et de rencontres.
Il y a encore 5 ans, je ne me serai pas autorisée à commencer par le « pain blanc ». J’aurai fait mes devoirs avant d’imaginer sortir et profiter. J’aurai focalisé sur le travail avant le plaisir.
Les croyances ont la dent dure
Il y a 15 ans, j’avais une to-do list longue comme le bras et je ne me couchais pas avant d’avoir tout terminé. J’étais une machine à enchaîner les tâches. Je bossais comme une acharnée. Souvent jusqu’à l’épuisement. Et bien souvent je ne prenais jamais « le bon temps », prévu en toute fin de liste, puisqu’il était plus de minuit quand j’avais finalisé toutes les tâches programmées !
J’ai été élevée comme ça. Tout le temps disponible devait être utilisé pour « faire quelque chose ». Pas le temps de rêvasser, de se balader, de divaguer. Non non, chaque minute devait être utile et rentabilisée. D’ailleurs, il me semble que j’avais déjà capté ça à l’adolescence, car j’évitais de traîner dans la maison sous peine de me faire alpaguer et embaucher pour une quelconque tâche : cueillette des fraises, équeutage de haricots verts, repassage de linge et autres activités passionnantes quand on a 14 ans…
J’ai mis un sacré moment avant de me rendre compte que les autres flânaient, faisaient des choses « pour rien », réalisaient quelques missions et s’octroyaient du « temps libre ». Ça ne me semblait pas possible, pas correct. L’expression « temps libre » ne faisait pas partie de mon vocabulaire. J’avais le sentiment que les gens qui faisaient ça étaient des bons à rien et qu’ils n’iraient pas bien loin, parce que dans la vie il faut faire/faire/faire pour avancer ( pas vrai ? ).
De mes 13 à mes 38 ans j’ai été un bulldozer, une bête de travail, un monstre d’exigence, une montagne de « il faut », une femme qui assure, la plupart du temps tendue, parfois hystérique, souvent à bout de souffle malgré son sourire apparent.
Ce n’est pas d’observer l’approche des autres qui m’a fait repenser mon modèle. Parce que je m’y suis accrochée pendant des années. C’est mon corps et la vie qui m’ont imposée de revoir ma conception du temps et la répartition de mes activités.
Mon corps, car à partir du moment où j’ai eu des enfants, tout a été plus difficile qu’avant. Mon énergie jusqu’alors infinie s’est bien ratatinée, et j’ai rencontré ma limite. La vie, car plusieurs revers m’ont rappelée que l’instant compte et que vivre est avant tout « être », et non « faire » (quand le premier jour des vacances, mon fils de 5 ans m’a invitée à me mettre à genoux dans le sable face à lui, qu’il m’a pris les mains, regardé bien droit dans les yeux et dit : « maintenant maman c’est les vacances, tu peux arrêter d’être stressée ». Je me suis pris une claque).
En rencontrant l’incapacité physique et mentale, le trop-plein, le manque d’envie, voire la dépression, j’ai compris petit-à-petit, au fil des années, que foncer en mode bolide n’avait pas de sens et qu’il était nécessaire de trouver un équilibre plus « acceptable » pour tenir dans la durée.
Commencer par le soleil
Tout ça pour dire qu’hier j’ai commencé par le soleil. J’ai choisi la balade et l’émerveillement plutôt que mon ordi et bosser. Et j’ai bien fait car ce matin lorsque j’ai ouvert les yeux, la pluie battait sur le velux et qu’en milieu de journée c’est toujours le cas. Je prends le temps de travailler maintenant et le timing est parfait car de toute façon je n’ai rien d’autre à faire !
Alors, à celles et ceux qui ne vivent qu’à travers leurs tâches à accomplir, ralentissez. Offrez-vous du temps, de l’espace, du vide. Même en étant ambitieux.se, même en ayant beaucoup à (se) prouver, on peut baisser son niveau d’exigence sans que la Terre ne s’arrête de tourner. On peut, et c’est fortement conseillé, profiter de la vie, du soleil, de ses enfants, de ses amis, de soi, sans justifier chaque choix et chaque temps passé. On peut arrêter de courir après une prime, une augmentation, l’achat de 3 résidences, la performance dans son job et à la maison. On peut se foutre la paix. Et juste kiffer. Sans culpabiliser.
Revenir à l’essentiel
En ce qui me concerne, je n’ai pas tout lâché. Je prends énormément de plaisir en accompagnant les gens. J’ai des objectifs accessibles pour moi et mon entreprise sans travailler 14H/jour. Et puis, j’adore écouter, parler, passer du temps avec mes enfants. C’est ma priorité. Je me rends donc disponible à notre relation et leur consacre beaucoup de moments (eux aussi me consacrent beaucoup de temps). Et ça, c’est maintenant. Quand ils seront indépendants, qu’ils vivront peut-être dans un autre pays, ce ne sera plus le moment (ils ont 17 et 15 ans, ça va arriver bientôt).
Je dirais que j’ai cessé de vouloir être au top sur tous les fronts non-stop.
Je fais des choix en conscience, que j’actualise très très souvent parce que mes besoins changent tout le temps.
Après l’écriture de mes 3 livres, j’ai aussi compris que c’est en vivant que j’ai des choses à raconter, que c’est en sortant que je collecte des idées, que c’est en laissant de l’espace que vient la créativité, que c’est en passant des moments seule que j’ai l’énergie nécessaire pour vous conseiller et vous guider.
Il peut m’arriver de travailler beaucoup parce que j’en ai envie, parce que je sens que c’est le moment, parce que mes enfants ne sont pas dans les parages, comme il peut m’arriver de juste me laisser porter, comme il peut m’arriver de vivre un presque équilibre entre toutes les sphères de ma vie. C’est variable. Et c’est comme ça.
Ce qui est essentiel pour moi aujourd’hui, c’est de suivre l’envie. Et de sentir que je suis alignée avec ce que je ressens.
*Si vous souhaitez en savoir plus sur le principe de l’échange de maison, téléphonez-moi et je vous expliquerai le fonctionnement de ce troc nouvelle génération (je peux même vous parrainer !).
À très bientôt,
Sabine ★
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Comment je peux vous aider ?
J’accompagne les chefs d’entreprises, qu’ils soient novices ou expérimentés, à révéler pleinement l’âme de leur entreprise, en traduisant leur identité, leur énergie et leur mission. Je leur permets d’aligner leurs valeurs et leur savoir-faire, de la vision jusqu’au terrain.
Parce que vision globale, intuition stratégique et communication créative nourrissent une marque d’exception.
Mon job de chercheuse et d’enseignante en communication est de transmettre les codes.
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